ECOTAXE -
Face à la bronca déclenchée par sa décision de suspendre sine die l'écotaxe, Ségolène
Royal assume et fixe déjà ses pistes pour compenser le manque à gagner fiscal.
"Ma priorité reste le prélèvement du profit des autoroutes. C'est quand
même le bon sens et c'est un principe pollueur payeur", a déclaré la
ministre de l'Ecologie ce jeudi 9 octobre, lors d'une conférence de presse
consacrée à son projet de loi sur la transition énergétique.
"La
question du payeur usager n'est absolument pas remise en cause, mais doit faire
l'objet d'une construction qui prenne en compte les difficultés réelles des
entreprises" de transport, a-t-elle dit. Très critiquée par les
écologistes, les ONG mais également par d'anciens ministres de l'Environnement,
la décision de Ségolène Royal d'en finir une fois pour toutes avec l'écotaxe a
toutefois été saluée par le premier ministre.
"C'est
une décision sage car le dispositif était devenu incompréhensible. La ministre
a eu raison de suspendre son application sine die. Il faut trouver une solution
pérenne et simple", a pour sa part réagi le chef du gouvernement Manuel
Valls dans le train qui le ramenait de Lille, selon son cabinet.
"La
priorité, aujourd'hui, c'est l'emploi"
Expliquant
sa décision de suspendre sine die la dernière mouture du projet d'écotaxe sur
les poids lourds, la ministre a mis en avant les difficultés économiques
rencontrées selon elle par les transporteurs.
"Pour
être appliquée dans les entreprises, celles-ci doivent changer totalement leur
système informatique" et "les entreprises ont alerté sur le fait
qu'il fallait équiper tous les camions et que ça représentait un coût",
a-t-elle dit. "La priorité aujourd'hui, c'est l'emploi. Si
l'expérimentation du système écotaxe doit poser des problèmes économiques
supplémentaires aux entreprises et menacer l'emploi, les décisions de bon sens
doivent être prises", a-t-elle estimé.
Selon elle,
"les entreprises ont pris connaissance la semaine dernière de la
publication des profits des sociétés d'autoroute, et cet élément-là a suscité
beaucoup d'interrogations, pour ne pas dire de la colère dans les entreprises
qui s'apprêtaient à être taxées".
"Sur
100 euros de péage payés par l'usager, 22 sont du profit net pour les sociétés
d'autoroute (...) qui ont permis la redistribution de 15 milliards de dividendes
depuis la privatisation. On comprend que les entreprises de transport routier
aient demandé d'abord la mise à plat des flux financiers", a-t-elle jugé,
soulignant "le côté un peu choquant de voir les sociétés d'autoroute en
situation de monopole faire autant de profits".
Elle a
indiqué qu'un groupe de travail allait se mettre en place la semaine prochaine
avec toutes les parties prenantes "pour qu'on puisse mettre à plat les
flux des sources de financement... Et les solutions à trouver. Certains ont
évoqué la vignette... On ne va pas faire les choses dans la
précipitation".
Sources : AFP
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