D'après Pierre Coppey, patron de Vinci autoroutes,
"depuis 2006, les tarifs augmentent moins qu'avant la privatisation".
Vrai, mais le patron de Vinci autoroutes oublie de dire que les péages ont
augmenté largement au-delà l'inflation depuis quelques années.
Depuis la privatisation, la hausse annuelle des péages
pour les voitures est en moyenne d'1,8% contre un peu plus de 2% entre 2001 et
2007. La différence n'est pas franchement flagrante mais Pierre Coppey a donc
plutôt raison. Pour un trajet entre Paris et Marseille par exemple,
l'augmentation est d'1,75 euro sur les deux dernières années.
Augmentations plus fortes que l'inflation
Sauf que le patron de Vinci autoroutes oublie de dire
plusieurs choses. D'abord, la hausse autorisée des péages par l'Etat est
indexée sur un pourcentage de l'inflation, 70% en règle générale. Mais depuis
dix ans, d'après l'Autorité de la concurrence, les tarifs montent bien plus
vite que l'inflation. Cette année, alors que l'inflation est quasi nulle, les
péages ont augmenté d'un peu plus d'1%.
Pourquoi les tarifs augmentent plus que l'inflation ?
Les sociétés d'autoroute le justifie par les
investissements supplémentaires qu'elles doivent réaliser, notamment pour
entretenir ou moderniser les quelque 9.000 km d'autoroute sous concession du
pays. Elles peuvent également répercuter la taxe d'aménagement du territoire
qui sert à financer les lignes en déficit de la SNCF.
Des hausses inégalement réparties
En moyenne, d'après le site l'Internaute, il faut
compter 9 centimes d'euros par km d'autoroute. Mais les prix sont effectivement
très variables d'un tronçon à l'autre.
Il faut par exemple débourser un peu moins de 14
centimes d'euros pour emprunter l'autoroute de la Maurienne entre Lyon et
Modane, en Savoie. C'est l'une des autoroutes les plus chères de France.
Mais cela n'a pas empêché la société concessionnaire
d'augmenter ses tarifs de 2,3% cette année, largement au-dessus de la hausse
moyenne en 2014.
Chiffre d'affaires en hausse de 26%
Pour autant, après le rapport de la Cour des comptes
de 2008 et la prise de position de l'Etat en 2011, les sociétés d'autoroutes se
sont engagées à ne plus pratiquer le "foisonnement", qui consistait à
appliquer les plus fortes hausses sur les tronçons les plus fréquentés.
Malgré cela, d'après l'Autorité de la concurrence, ce
n'est pas l'augmentation du trafic routier, ni l'ouverture de nouvelles
sections d'autoroute mais bien la hausse continue des tarifs de péages qui
expliquent l'explosion du chiffre d'affaires des sociétés concessionnaires : +
26% depuis la privatisation.
Sources :
franceinfo.fr
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