Les concessionnaires autoroutiers ont présenté mercredi
une batterie d'innovations pour que l'autoroute ne soit plus seulement vue
comme un mode de transport individuel mais aussi comme une réponse aux défis
actuels du transport collectif.
Avec en ligne de mire la future loi d'orientation sur les
mobilités (LOM), qui doit traiter le délicat sujet du financement des
infrastructures de transport et donner la priorité à l'amélioration des
dessertes du quotidien, l'Association des sociétés françaises d'autoroutes
(Asfa) a organisé un colloque sur "le défi de la mobilité
périurbaine".
L'objectif était d'expliquer que les autoroutes, conçues
à l'origine pour les parcours interurbains, pouvaient aussi répondre aux
problèmes de congestion ou d'absence de desserte autour des villes.
Et en préambule du colloque, dans un contexte de pénurie
de financements publics, l'administration a tendu la main aux opérateurs
privés.
"L'Etat s'attend à ce que vous saisissiez pleinement
(cette opportunité) en assumant le rôle stratégique qui vous a été confié
depuis plusieurs décennies, tout en veillant à ce que cela s'inscrive dans le
cadre sectoriel renouvelé et en tenant compte des attentes sociétales en
matière de péages et de concessions", a déclaré Jean Le Dall, directeur de
l'administration des infrastructures de transport (DGITM).
Les concessionnaires ont répondu avec une étude soulignant
le potentiel de plusieurs axes autoroutiers pouvant servir, sur des portions
réservées, aux voitures en autopartage ou à des lignes de bus express pour
améliorer les flux à destination des centres-villes ou des bassins d'emploi en
périphérie.
Le potentiel le plus important de ces projets, dont
certains font déjà l'objet d'expérimentations, a été mesuré autour de
Marseille, Toulouse et Lyon, puis de Strasbourg, Lille, Grenoble et Paris (côté
A6).
La question, politiquement sensible, de l'extension du
domaine concédé en échange de ces nouvelles missions a été quant à elle évoquée
indirectement, notamment via un clin d'oeil au nouveau plan autoroutier croate
fraîchement approuvé par la Commission européenne, qui prévoit l'élargissement
de 28 kilomètres d'autoroutes financé intégralement par un allongement de cinq
ans de la durée des concessions.
Avec le recours au mécénat, c'est aussi la piste avancée
par l'ancien ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres pour son projet
pilote de verdissement des bas-côtés et du terre-plein de la partie urbaine de
l'autoroute A1, au nord de Paris, ou d'embellissement du long tunnel du Landy
au moyen de photos projetées.
"Je sais très bien que les crédits publics
aujourd'hui sur la maintenance, sur l'entretien, sont très limités", a
déclaré Renaud Donnedieu de Vabres en s'adressant à Jean Le Dall.
"Pourquoi ne pas étendre le champ opérationnel de
responsabilité des sociétés autoroutières pour qu'elles mettent à bien ce
projet de valorisation en échange d'un certain nombre de contreparties, comme
la modification de la durée de leurs concessions ?" (Gilles Guillaume,
édité par Dominique Rodriguez)
Sources : Reuters
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