Les sociétés françaises d'autoroutes affichent une
rentabilité "exceptionnelle" qui ne se justifie "ni par leurs coûts ni
par les risques auxquels elles sont exposées", estime l'Autorité de la
concurrence.
Dans un avis à paraître ce jeudi, que le journal Les Echos s'est
procuré, l'Autorité estime que le poids de leur dette, mis en avant par
ces sociétés pour justifier leurs profits, "apparaît largement
soutenable et est par ailleurs géré dans l'intérêt des actionnaires, à
qui est distribuée la totalité de leur bénéfice".
Après la Cour des comptes l'an passé, elle estime que la régulation
de l'Etat dans ce domaine est "défaillante" et pointe un "déséquilibre
des forces entre une administration isolée et des entreprises
puissantes".
Toujours selon Les Echos, l'Autorité de la concurrence formule une
série de recommandations, dont celle d'une révision du mécanisme
d'indexation des péages sur l'inflation, proposant sur ce point une
formule qui intégrerait le niveau de trafic.
Mais elle reconnaît que c'est seulement à la fin des concessions
actuelles, entre 2027 et 2033, que l'Etat sera réellement en mesure de
remettre à plat la tarification et juge qu'il serait dans son intérêt,
comme de celui des usagers, que les concessions ne soient pas
prolongées.
La publication de ce rapport intervient après la signature, depuis
2012, de nouveaux contrats de plan entre les sociétés d'autoroute et
l'Etat qui prévoient l'allongement de la durée des concessions en
échange de 3,6 milliards d'euros d'investissement.
Ce plan, qui est en attente d'un feu vert de la Commission
européenne, est critiqué par l'Autorité de la concurrence qui le juge
"défavorable en l'état à la concurrence comme à l'intérêt du concédant
et des usagers".
Les sociétés d'autoroutes françaises sont contrôlées par Vinci (ASF,
Escota et Cofiroute), Eiffage (APRR et Area) et l'espagnol Abertis
(Sanef, SAPN).
sources : Reuters
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