Une
conductrice ivre avait roulé en 2011 à contresens sur l'A7 tuant trois
passagers d'un autre véhicule. Pour l'avocat des victimes, Vinci, responsable
de ce réseau, a failli à son devoir de sécurité.
La
société d'autoroute Vinci a-t-elle une part de responsabilité dans l'accident
effroyable survenu sur l'autoroute A7 le 24 Juillet 2011 où une conductrice
ivre avait roulé à contresens et provoqué la mort de trois personnes? L'avocat
des victimes, Me Jean-Pierre Darmon, en est convaincu et va assigner le
concessionnaire devant la justice.
Pour
lui, Vinci a failli à son devoir de sécurité sur le réseau dont il a la charge.
La société devrait, selon lui, assurer une surveillance permanente de ses axes
par l'intermédiaire de ses caméras mises en place. Or la plupart du temps
inopérantes, selon lui, celles-ci ne sont utilisées que pour localiser des
lieux d'accident. Par ailleurs Vinci devrait, estime l'avocat, mettre en place
un système de barrières pour interdire toute sortie de véhicules des aires de
repos en cas de conduite à contresens repérée. Avec ce dispositif, le drame
aurait été évité.
Les
caméras ne fonctionnent pas
Or,
ce 24 juillet 2011, à l'heure d'un important chassé-croisé, les routes sont
déjà chargées ce dimanche matin. C'est alors qu'une conductrice qui sortait de
discothèque prend le volant avec 2,30 g d'alcool par litre de sang. Elle prend
la direction de Marseille mais décide de faire demi-tour et roule alors en
contresens. Durant plus de sept kilomètres, elle poursuit sa progression sous
les regards affolés des autres conducteurs qui appellent le SDIS (service
départemental d'incendie et de secours). «C'est affolant, on a les bandes
sonores et on se rend compte à quel point du temps est perdu. Les usagers
tombent sur une bande musicale et sont renvoyés à un autre service», relate
l'avocat. Du coup et alors qu‘il faut agir vite, rien ne permet d'arrêter le
danger. Pas même le dispositif de caméras. «Il y a au moins deux caméras sur le
trajet utilisé par la conductrice ivre mais elles ne fonctionnent pas», poursuit
Me Darmon.
C'est
alors que la famille Bonan quitte l'aire de repos Lançon-de-Provence. C'est le
choc. Dans l'accident, la conductrice responsable meurt. Dans l'autre véhicule
c'est l'hécatombe. Les deux parents décèdent ainsi que leur fils. Une amie,
passagère est aujourd'hui lourdement handicapée. Seule rescapée: une petite
fille de quatre ans, aujourd'hui orpheline.
Pour
Me Darmon, Vinci doit être mis face à ses responsabilités. «L'usager paie pour
utiliser ce réseau qui est dit-on sécurisé. Ce n'est absolument pas le cas
aujourd'hui», dit-il. Interrogée par Le Figaro, Vinci n'a pas souhaité
s'exprimer.
sources : leFigaro